Entre dos/ Entre deux
Persiste siempre la pregunta: ¿Adónde vas, qué quieres decir? Nunca lo sé realmente. Mi trabajo está hecho de tiempo, de instantes fulgurantes de una memoria antigua y de una fe inquebrantable en mi intuición. Me gusta dejar al espectador ante esa misma pregunta que no sé responder, con esos mismos materiales, como ante un espejo o un poema. ¿De qué sirve realmente darle todas las respuestas, señalar un camino, hacerlo caer de una vez por todas de un lado, o de otro? ¿No resulta más interesante tanto para el que hace como para el que lee, el abordar el acto fotográfico como un viaje, como todo viaje, que nos dice su verdad al hacerse y cuya meta es imprecisa e íntima? «Entre dos» es un viaje del centro hacia los límites geográficos e íntimos, una caminata prolongada por el filo tenue y precario de mis propias fronteras, una estancia ruda entre la luz y la sombra. El lugar físico importa poco o mucho. Dice el no man’s land, el limbo que son los territorios fronterizos, y dibuja el paso mortal que implica cruzarlos. El viaje es de adentro hacia afuera y de regreso. Está inconcluso y sin embargo tiene un término. El que mira, fotógrafo, espectador, voyeur, cuenta y lee su propia Odisea.
La question revient toujours : où vas-tu ?, que veux-tu dire ? Je ne le sais jamais vraiment. Mon travail est fait de temps, d'instants fulgurants d'une mémoire ancienne et d'une foi inébranlable en mon intuition. J'aime laisser le spectateur face à cette même question à laquelle je ne sais répondre, avec les mêmes matériaux, comme face à un miroir ou à un poème. A quoi bon lui donner toutes les réponses, signaler un chemin, le faire tomber une fois pour toutes d'un côté ou de l'autre ? N'est-il pas plus intéressant, pour celui qui lit comme pour celui qui fait, d'aborder l'acte photographique comme un voyage, comme tout voyage, qui nous dit sa vérité en se faisant, et dont le seul but est imprécis et intime ? « Entre-deux » est un voyage du centre vers les limites géographiques et intimes, une longue marche sur le fil tendu et précaire de mes propres frontières, un rude séjour entre l'ombre et la lumière. Le lieu physique est important, ou pas. Il dit le no man's land, les limbes que sont les territoires frontaliers, et dessine le pas mortel qu'implique le passage de l'autre côté. C'est un voyage de l'intérieur vers l'extérieur et retour. Il est inachevé, et pourtant il a un terme. Celui qui regarde, photographe, spectateur, voyeur, raconte et lit sa propre Odyssée.
Read MoreLa question revient toujours : où vas-tu ?, que veux-tu dire ? Je ne le sais jamais vraiment. Mon travail est fait de temps, d'instants fulgurants d'une mémoire ancienne et d'une foi inébranlable en mon intuition. J'aime laisser le spectateur face à cette même question à laquelle je ne sais répondre, avec les mêmes matériaux, comme face à un miroir ou à un poème. A quoi bon lui donner toutes les réponses, signaler un chemin, le faire tomber une fois pour toutes d'un côté ou de l'autre ? N'est-il pas plus intéressant, pour celui qui lit comme pour celui qui fait, d'aborder l'acte photographique comme un voyage, comme tout voyage, qui nous dit sa vérité en se faisant, et dont le seul but est imprécis et intime ? « Entre-deux » est un voyage du centre vers les limites géographiques et intimes, une longue marche sur le fil tendu et précaire de mes propres frontières, un rude séjour entre l'ombre et la lumière. Le lieu physique est important, ou pas. Il dit le no man's land, les limbes que sont les territoires frontaliers, et dessine le pas mortel qu'implique le passage de l'autre côté. C'est un voyage de l'intérieur vers l'extérieur et retour. Il est inachevé, et pourtant il a un terme. Celui qui regarde, photographe, spectateur, voyeur, raconte et lit sa propre Odyssée.
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